vivre du trading à madagascar

Pourquoi il est encore quasi impossible de vivre du trading à Madagascar ?

Malgré l’attrait croissant des jeunes Malgaches pour les marchés financiers, très peu parviennent à générer un revenu stable avec le trading. Plusieurs obstacles systémiques et économiques rendent cette activité difficilement viable, surtout pour ceux qui espèrent en faire une source de subsistance régulière. Arnaques massives, barrières bancaires, manque de capital, connexion instable ou encore absence d’encadrement local : autant de réalités qui freinent son développement.

Arnaques dans le trading à Madagascar : un frein massif à la confiance des investisseurs

Depuis plusieurs années, le marché malgache a été inondé de systèmes frauduleux déguisés en opportunités d’investissement. Des plateformes comme Macropauline, QC Star, Antares Trade ou encore SmartBit, ont ciblé les investisseurs débutants avec des promesses de rendement rapide et sans effort.

Les chiffres sont édifiants : plus de 150 000 personnes à Madagascar auraient été victimes de ces escroqueries pyramidales, entraînant un préjudice cumulé estimé à 15 milliards d’ariary, soit environ 29 millions d’euros. Derrière ces pertes se cachent souvent des personnes ayant mobilisé leurs maigres économies, parfois même en s’endettant.

La répétition de ces cas a entraîné une crise de confiance généralisée, freinant la diffusion de solutions légitimes. Nombreux sont ceux qui associent encore aujourd’hui le trading à une forme déguisée d’arnaque, ce qui complique l’émergence d’un marché structuré et transparent.

Difficultés d’accès aux plateformes de trading depuis Madagascar

Même lorsqu’un investisseur souhaite utiliser des plateformes légales et reconnues (comme eToro, AvaTrade ou XTB), les barrières à l’entrée sont nombreuses. La première difficulté concerne le manque d’intégration des systèmes de paiement malgaches. Les cartes bancaires locales sont souvent refusées, les transferts internationaux sont coûteux, et les solutions mobiles comme MVola ou Orange Money ne sont pas reconnues.

En conséquence, de nombreux utilisateurs sont contraints de passer par des revendeurs de devises non régulés, qui prélèvent des commissions élevées et exposent les traders à des risques d’arnaques supplémentaires. Cette situation génère une dépendance aux intermédiaires informels, peu fiables et parfois malintentionnés.

À cela s’ajoute l’absence de comptes multidevises locaux, qui rend le change euro-ariary ou dollar-ariary très défavorable. Un trader malgache subit ainsi une double peine : des frais de transaction élevés à l’entrée, puis à nouveau lors des retraits.

Capital de départ insuffisant pour espérer des revenus avec le trading

Contrairement aux idées reçues, le trading ne permet pas de devenir rentable avec quelques dizaines d’euros. Pour espérer générer un revenu mensuel régulier, un capital minimum de 1 000 à 2 000 euros est souvent nécessaire. Cela représente entre 5 et 10 millions d’ariary, un montant inaccessible pour la majorité de la population active à Madagascar, dont le salaire moyen est inférieur à 600 000 ariary par mois.

Prenons un exemple concret : un trader disposant de 1 500 euros et réalisant un rendement de 5 % par mois, soit environ 75 euros (370 000 ariary), devra encore déduire :

  • Les frais de retrait bancaire (entre 20 à 50 euros)
  • Les coûts de conversion de devises (généralement 5 à 10 %)
  • Les frais de transfert entre banques étrangères et institutions locales

Au final, le revenu net devient inférieur au salaire d’un simple téléconseiller, avec un risque de perte permanent du capital.

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